PER : comment optimiser vos plafonds en fin d’année ?





16/06/2025



Le Plan d’épargne retraite (PER) connait un succès retentissant depuis son lancement en 2019 par la loi Pacte. Selon les chiffres de Bercy, il a déjà attiré plus de 10 millions d’épargnants et dépassé la barre des 100 milliards d’euros d’encours. L’un des principaux atouts du PER est fiscal. Le dispositif permet à son titulaire de réaliser des versements qui viendront en déduction de son revenu imposable. Un avantage significatif, en particulier pour ceux dont le taux marginal d’imposition (c’est-à-dire le taux d’imposition de la tranche la plus haute des revenus) est élevé. Une fois à la retraite, le capital retiré (ou la rente viagère) sera fiscalisé, mais à un taux probablement plus faible. Un plafond mentionné sur votre avis d’imposition L’avantage fiscal procuré par le PER n’est toutefois pas illimité. Pour chaque membre du foyer fiscal, un plafond individuel de versement s’applique. Ce plafond est commun à tous les dispositifs d’épargne retraite et est calculé sur la base de vos revenus professionnels de l’année N-1. Pour 2024, il correspond à 10% de vos revenus professionnels de 2023 (nets de cotisations sociales et de frais professionnels), dans la limite de 35 194 €, ou 10% du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) de 2023, soit 4 399 €, si celui-ci est plus élevé. Rassurez-vous, cette information est communiquée par l’administration fiscale. Il vous suffit de consulter la dernière page de votre avis d’imposition 2024, reçu cet été. Vous trouverez la rubrique « PLAFOND EPARGNE RETRAITE » qui mentionne le plafond dont vous disposez pour les cotisations versées en 2024. Bénéficiant traditionnellement d’un taux de remplacement plus faible à la retraite, les travailleurs non salariés (TNS) disposent d’un plafond supplémentaire (non mentionné sur l’avis d’imposition). Déterminé sur la base des bénéfices imposables de l’année N, il est potentiellement important puisqu’il correspond en 2014 à 10 % du bénéfice imposable, dans la limite de huit fois le PASS 2024, auxquels s’ajoutent 15% de la fraction du bénéfice imposable comprise entre un et huit PASS 2024. Cela correspond à une déduction maximale de 85 780 €. Pensez à rattraper vos anciens plafonds Si vous n’avez jamais effectué de versement déductible sur un dispositif d’épargne retraite, ou que vous n’avez pas consommé entièrement votre plafond, il est possible de bénéficier d’un report des plafonds non utilisés des trois dernières années. Dans l’ordre d’utilisation, une fois consommé le plafond de l’année en cours, vous allez piocher dans vos anciens plafonds en commençant du plus ancien (2021), et allant jusqu’au plus récent (2023). Précisons que ce report ne concerne pas le plafond annuel spécifique des TNS qui s’il n’est pas utilisé est alors définitivement perdu. Prenons un exemple pour mieux comprendre. Imaginons que vous ayez perçu ces quatre dernières années un revenu net imposable professionnel stable de 60 000 €. Si vous n’avez jamais effectué de versement déductible sur un dispositif d’épargne retraite, votre plafond global en 2024 sera en réalité de 24 000 € (6 000 € au titre de 2024 et 18 000 € de rattrapage au titre des années 2021, 2022 et 2023). Là-aussi, aucune inquiétude pour retrouver ces montants puisqu’ils sont également indiqués sur votre dernier avis d’imposition. Demandez à utiliser le plafond de votre conjoint Si vous êtes marié ou pacsé et que vous avez pleinement utilisé votre propre disponible fiscal, il existe une autre possibilité d’accroître le montant de vos cotisations déductibles en 2024 en profitant du plafond non utilisé de votre conjoint. En effet, si l’un des conjoints n’utilise pas son « quota » maximum de versements sur un PER, il peut en faire bénéficier l’autre. Profitez des plafonds d’un enfant, majeur et rattaché fiscalement Une autre opération peut potentiellement vous intéresser si vous êtes en quête de défiscalisation et souhaitez par la même occasion donner un coup de pouce à un enfant, jeune majeur, encore rattaché fiscalement. En effet, même s’il ne travaille pas un jeune adulte dispose de son propre plafond d’épargne retraite, dans la limite de 10 % du PASS, avec report des plafonds non utilisés des années précédentes (cette information ne figure généralement pas sur votre avis d’imposition). Etant rattaché fiscalement, les cotisations versées sur son propre PER seront alors elles aussi déductibles du revenu imposable des parents. Selon les cas, le versement pourra relever d’un simple présent d’usage ou d’un don manuel nécessitant une déclaration à l’administration fiscale. Pour un jeune majeur encore rattaché au foyer fiscal et n’ayant pas encore de PER, ses parents pourraient alors déduire en 2024 jusqu’à 16 741 euros de versements en cumulant ses trois derniers plafonds. Certes, la retraite n’est pas la première préoccupation pour les jeunes, mais c’est toujours bien d’y penser par anticipation. Surtout, l’argent accumulé sur un PER pourra être utilisé bien avant la retraite, pour l’achat du logement.